Etretat a connu trois identités bien différentes au cours de son histoire. D’abord, celle d’un petit village de pêcheurs autarcique, groupé autour de son port d’échouage et vivant sous la sujétion des aléas de la pêche, des vicissitudes climatiques et des contrecoups de l’Histoire nationale. Ensuite, vers 1840, à l’initiative d’une poignée d’artistes fantasques : écrivains, peintres et musiciens, le bourg se transforme en une station balnéaire à la mode, résidence estivale routinière des élites parisiennes. Un siècle et demi plus tard, Etretat est entré dans une nouvelle phase, celle du tourisme de masse, désormais permanent et mondialisé. C’est actuellement un million de visiteurs au total qui chaque année franchissent les « portes toujours ouvertes » de ce village de 1400 habitants. A la migration saisonnière des occupants des villas, a succédé une rotation permanente de touristes roturiers qui chaque matin convergent avec régularité vers la plage et repartent en fin de soirée, laissant derrière eux des restaurateurs satisfaits, un personnel épuisé et les résidus de leur passage.
Cette histoire riche en évènements et en anecdotes en a fasciné plus d’un. Les annalistes d’Etretat ont été nombreux à prétendre à la succession du premier d’entre eux, l’abbé Cochet, un havrais d’origine qui fut par ailleurs un des fondateurs de l’archéologie française.
Etretatais de souche (comme on dit), je suis né dans ce village comme tous mes ancêtres côté masculin -sans exception- depuis au moins quatre siècles. Rompant avec cet enchaînement, je mène ma vie sous d’autres cieux mais je retourne parfois au « séjour qu’ont bâti mes aïeux ». Dépositaire d’une tradition orale et de travaux historiographiques, j’ai poursuivi à mon tour quelques recherches personnelles.
Vous trouverez pêle-mêle dans ce blog des photographies anciennes ou plus récentes, des documents d’archive, des extraits d’œuvres littéraires, des notules historiques, et bien d’autres choses encore, au gré de mes découvertes et de mes caprices.
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