Chanter Étretat

À l’exception du publiciste Alphonse Karr, considéré comme le « Christophe Colomb » d’Étretat, les premiers artistes inspirés par le site ont été les peintres : Isabey, Le Poittevin, Courbet, Monet, Corot, … la liste est longue. D’autres artistes sont rapidement venus résider en ce lieu de manière plus ou moins prolongée : des écrivains, au premier rang desquels Guy de Maupassant et Maurice Leblanc, et aussi des musiciens –Offenbach évidemment- mais aussi Louis Dorus, tous deux honorés par une rue étretataise, Jules Massenet, ainsi que des artistes lyriques comme Charles Lourdel (dont un boulevard porte également le nom), Julie Doris-Gras (la sœur de Louis) et ZélieTrebelli-Bettini, épouse du ténor italien Alessandro Bettini.

Mais si les zélateurs d’Euterpe appréciaient leur résidence étretataise, il faut reconnaître qu’on ne trouve pas de référence implicite à Étretat dans leur répertoire.

Le répertoire traditionnel

En raison de son passé de port de pêche, on pourrait s’attendre à trouver la trace d’Étretat dans le répertoire des chants de marins. Celui-ci est longtemps resté ignoré –particulièrement en Normandie- jusqu’au dernier quart du XXe s., durant lequel des efforts de transcription et d’archivage ont été entrepris par quelques passionnés de patrimoine, avant que le chant de marin ne soit redevenu à la mode.

Par rapport aux ports voisins, Le Havre, Dieppe, Fécamp et même Yport, Étretat n’est mentionné que dans un petit nombre de chansons traditionnelles, comme « Dans la cour de mon père », collectée par Michel Collieu à Fécamp en 1978 (Colleu et Servain, 2018, p. 100-101).

Dans la cour de mon père
Trou lala tralala la la
Dans la cour de mon père
Un oranger l’y a
Ahi aha
Un oranger l’y a
La belle demande à son père Quand on les cueillera
À la saison ma fille Quand ton amant viendra
La saison est passée Son amant ne vient pas
La belle prit une échelle Un panier à son bras
Elle cueilla les plus mûres Les vertes elle les laissa
Elle s’en fut les vendre Au marché d’Étretat
À son chemin rencontre Le fils d’un avocat
Qu’avez-vous donc la belle Dans ce beau panier là
Monsieur sont des oranges Ne vous en faut-il pas
Il en choisit un couple Mais il ne les paya pas
Vous monterez dans ma chambre Mon père vous les paiera
La belle monte à la chambre Le père n’y était pas
Il la prend il l’embrasse Sur son lit la coucha
Si vous avez des causes Mon père vous les plaidera
La belle eut des causes Mais le père les plaida pas.

Dans la cour de mon père, chanté par Georges Pouchain en 1978 (Colleu et Servain 2018)

Une seule chanson spécifiquement étretataise peut être mentionnée, la complainte de Romain Bisson, inspirée de l’histoire réelle d’un jeune Étretatais réfractaire aux conscriptions napoléoniennes et qui vécut quelques temps caché dans une cavité crayeuse de la falaise d’Amont, appelée depuis « Trou à Romain« . Né en 1784, Romain est mort à Étretat en 1823. Son histoire a été contée par Alphonse Karr et maintes fois reprises par les historiens d’Étretat, avec plus ou moins d’exactitude et d’enjolivements.
Cette chanson a été enregistrée par Lucien Dupéroux, ancien garde-champêtre d’Étretat, en juin 1978, à l’occasion d’un collectage de Marc Blondel et Michel Colleu au foyer des anciens (Colleu et Servain, 2018, p. 178-179). https://raddo-ethnodoc.com/raddo/corpus/temoin/7598

Qui veut entendre la canchon (bis)
Composée de Romain Bisson (bis)
Il était dans un trou d’falaise
Il n’était pas trop à son aise

(Refrain) Ah oui, ah oui vraiment
Romain Bisson est ben côtent-
Jérôme Daniel dit à Gobert (bis)
J’y monterai bien en effet (bis)
J’y monterai bien avec une corde
Deux pistolets dedans ma poche

(Refrain)
Quand Jérôme Daniel fut monté (bis)
Romain Bisson n’a pas trouvé (bis)
Il a trouvé son petit ménage
Sa marmite et ses deux futailles

(Refrain)
Y avait du sel dans un sabot (bis)
De la fromagie dans un pot (bis)
Du tondre dans une tabatière
Des allumettes toutes entières

(Refrain)
En arrivant à la maison (bis)
Son père vit Romain Bisson (bis)
Il lui dit bonjour mon cher père
J’ai bien combiné mon affaire

(Refrain)
Pour te sauver dis-moi mon fils (bis)
Dis-moi comment tu t’y es pris (bis)
D’abord je leur ai jeté d’la marne
Après je me suis mis à la nage

(Refrain)
Ceux qui chantent dans cette canchon (bis)
On dit qu’ils iront en prison (bis)
En prison ou bien au service
c’est-y pas toujours au supplice

(Refrain)
Qui a composé la canchon (bis)
C’est deux hommes de la garnison (bis)
Et puis la Nanette Camille
Dedans sa petite cabille

Romain Bisson, chanté par Lucien Dupéroux à Étretat en 1978 (Colleu et Servain 2018)

La chanson populaire

Que c’est triste Étretat

Il faut attendre le XXe siècle pour qu’Étretat fasse son apparition dans la chanson populaire. C’est un des chanteurs français les plus renommés, Charles Aznavour, qui met Étretat à l’honneur en 1972 dans la chanson « Les galets d’Étretat », dont il a écrit les paroles et qui sert de générique de fin au film éponyme de Sergio Gobbi, réalisé sur un scénario de Vahé Katcha. La musique est signée de Georges Garvarentz, un des compositeurs favoris du chanteur.

Étretat est décrit sous un aspect sombre et sauvage qui s’accorde avec le thème du film, qui est la vengeance d’une femme violée, interprétée à l’écran par Virna Lisi.

Charles Aznavour : Les galets d’Étretat (1972)

La mer à Étretat,
Lorsque l’hiver fait rage
A la beauté sauvage
Que je retrouve en toi
Sa folie tout à coup
En vagues se déchaîne
Écumante de haine
Mais belle malgré tout
Et toi comme la mer
Furieuse sous l’orage
Tu broies sur ton passage
Ce qui gêne tes pas
Ton cœur est plus amer
Que l’eau morte des plages
Et froid comme sont froids
Les galets d’Étretat (bis)
La mer à Étretat
Est sans couleur précise
Tantôt bleue, tantôt grise
Comme tes yeux parfois
Tranquille ou en fureur
Elle court au rivage
Qu’elle frôle ou saccage
Au gré de son humeur
Et toi comme la mer
Démente sous l’orage
Tu broies sur ton passage
Ce qui gêne tes pas
Ton cœur est plus amer
Que l’eau morte des plages
Et froid comme sont froids
Les galets d’Étretat (bis)
Mais saurai-je jamais
Quel est ton vrai visage ?
Celui fait à l’image
De mon espoir en toi
Ou l’autre plus secret
Fuyant comme un mirage
Qui éclairait pour moi
Les galets d’Étretat

Charles Aznavour, Les galets d’Étretat, 1972, paroles de Charles Aznavour, musique de Georges Garvarentz

Ce romantisme pessimiste, qui s’exprime dans l’ambiance hivernale de la station, désertée par les touristes et balayée par les tempêtes, est présent dans plusieurs autres chansons. Rupture sentimentale, nostalgie des amours enfuies ou regret d’un être cher disparu.

Les Valentins : Étretat (2001)

Le groupe de pop rock français les Valentins, constitué par Édith Fambuena et Jean-Louis Piérot, a été actif entre 1985 et 2003. Leurs chansons traduisent le mal-être d’une génération qu’on a qualifiée de désenchantée. Étretat fait partie de l’album Juke-box ; les paroles ont été écrites par Éléonore Weber, qui est aussi cinéaste.

Le palace égaré
Qui dominait le vaste océan
Dans ce mois de juillet
Que traversaient des vies abîmées
En plein cœur de ce bel été
La fraîcheur dans le hall apaisait les terreurs
Un vieil homme aux gestes fuyants
Se reposait dans cet air clément

(Refrain) Comment vont les amants
Qui se sont adorés violemment
Mon amour
Comment vont les amants
Qui se sont séparés vaguement
Mon amour
L’enfant blond s’ennuyait
Le grand hôtel sombrait lentement
Le vieil homme affalé
Sur un sofa orange s’endormait
Et l’enfant songeait en jouant
Aux vagues bleues qui l’engloutiraient
Entièrement
Ses avions se posaient tremblants
Sur le grand corps de l’homme assoupi

(Refrain)
Tu ne parles pas
Des nuages d’Étretat
Tu vas pas à pas
Sur la plage sans éclat
Tu souris déjà
À l’absence et au-delà
Tu ne te plains pas …
Le palace éclairé
Où revenaient des corps emmêlés
Dans ce soir de juillet
Que traversaient les oiseaux gelés
Dans la salle aux lustres pesants
Quelques statues s’avancent en parlant
Gravement
Et l’enfant soupire en rêvant
Aux trombes d’eau qui l’ont englouti

Que feront les amants
Qui se sont adorés violemment
Mon amour
Que diront les amants
Qui se sont séparés vaguement
Mon amour
Ce soir il fait froid
Aux falaises d’Étretat
La roche éblouie
Qui se dresse sans un pli
Tu baisses les bras
Sans écume et sans fracas
Tu ne te plains pas…

Les Valentins, Étretat, 2001, paroles d’Éléonore Weber

Martine Clémenceau : Étretat

Martine Clémenceau est une chanteuse de variétés qui fut Clodette dans les années 1970 mais qui eut aussi une carrière solo. Elle a signé les paroles et la musique de ce morceau.

Là-bas, un bout de Normandie
Chante un peu de ma vie
De ma vie
Là-bas, sur la grève endormie
Le vent cherche le cri
D’un ami
Là-bas les falaises te protègent
Elles ont gardé tes pas sous la neige
Depuis entre mer et galets
La souffrance se tait là-bas

(Refrain) Étretat (ter)
C’est vrai, tes larmes et ton sourire
Ont cessé de s’enfuir
De toi
C’est vrai, dans ce ciel de naufrage
Tu n’es plus d’aucun âge
Pour moi
Tu vois les âmes trop sauvages
Vont bien au paysage
Là-bas les abîmes du temps
Apprendront ton accent pour longtemps

(Refrain)
Tu sais ce bout de Normandie
Où tes jours ont fini

(Refrain)
C’est ma vie

Martine Clémenceau : Étretat, 1983

Le Noiseur : La maison d’Étretat (2015)

Sous ce nom de scène  se cache un artiste bas-normand, Simon Campocasso, auteur, compositeur et interprète de la scène musicale indépendante. Sa chanson étretataise est consacrée à la déchéance de la vieillesse, à laquelle fait écho la détérioration de la maison familiale. Elle figure sur le premier album de l’artiste, « Du bout des lèvres », produit par Dominique Blanc-Francard.

Le murmure du portail qui s’ouvre sur l’allée,
Personne ici ne taille les épis de la haie.
Tu me tiens par la taille et le dos courbé,
A petites foulées dans le jardin,
L’air de rien, en chemin,
Vers la maison d’Étretat.

(Refrain) Là où se trouble ton regard,
Lorsque j’écris à ta mémoire,
À ta mémoire qui ne reviendra plus.
Nous sommes chez toi,
Mais tu ne le sais plus.
Approche, approche et parle-moi,
Demande-moi qui tu es, je te parlerai,
Des promenades le long du golf en été,
Des souvenirs qui se fissurent,
À toute allure, comme les murs,
De la maison d’Étretat.

(Refrain)
J’ai rangé les images, de visages oubliés,
Refais mes bagages, puis t’ai rendu la clé.
Tu me tiens par la taille, le dos courbé,
Comme pour ne pas me laisser m’échapper,
D’ici, du silence,
De la maison d’Étretat.

(Refrain)

Le Noiseur : La maison d’Étretat, 2015

Benjamin Biolay: Les falaises d’Étretat

Bien que le cœur de ce chanteur et acteur en vogue penche ostensiblement du côté de la ville natale de Georges Brassens, notre littoral –assurément moins lumineux qu’à Sète- est présent dans une de ses chansons, non publiée en album et reprise par Dorval.

Non je n’ai pas besoin de sept ans de réflexion
Nul besoin de réponses à mes questions
Les courants s’inversent
Et la pluie tombe à verse
Non je n’ai pas besoin des astres et de l’attraction
De week-end en Toscane sous un soleil de plomb
Plus le temps efface
Et moins le courant passe

(Refrain) Puisque l’amour, c’est du chinois
Puisqu’on y perd son latin chaque fois
Je file à l’anglaise sur les falaises d’Étretat.
Puisque l’amour, c’est du violon
Au risque de passer pour un con
Je file à l’anglaise sur les falaises d’Étretat
Non je n’ai pas besoin de grand jury, de concertation
De sanglots longs de l’automne et des violons
Je regarde l’orme et les feuilles mortes
Oui j’ai besoin d’une anacrouse, d’une anicroche et pardon
De te faire de la peine plus que de raison
Mais la coupe est pleine à la mi-saison

(Refrain)

Michel Sardou : Elle en aura besoin plus tard

Étretat est furtivement mentionné dans cette chanson peu connue de Michel Sardou, qui parle de rupture, et qui figure sur un album quelque peu oublié du chanteur : « Le Successeur ». Les paroles sont signées de Didier Barbelivien et Michel Sardou et la musique de Jacques Revaux.

(…)
Elle a gardé le bleu des voyages en plein ciel
Et piqué les fleurs en papier
Des restos vietnamiens où j’allais avec elle
Elle en aura besoin plus tard
Comme des cailloux dans sa mémoire
Elle a pris au hasard les galets d’Étretat
Les cintres des armoires du Waldorf Astoria
Elle a dans ses valises un nageur des Seychelles
Un tableau des Marquises, un dîner aux chandelles
Et les bougies imaginaires
Sur un gâteau d’anniversaire
Elle en aura besoin plus tard
Comme des cailloux dans sa mémoire
(…)

Mortelles falaises

Le côté sombre d’Étretat est encore accentué dans quelques chansons qui font référence à une particularité tragique qu’on préfère généralement passer sous silence : l’attrait qu’exercent les falaises sur les candidats aux suicides. Étretat a aussi le triste privilège de faire partie des hot-spots suicidaires et si les statistiques en ce domaine font défaut, les habitants savent que si certaines chutes sont accidentelles, les morts volontaires sont bien plus nombreuses.

Pierre Bachelet : Étretat (1989)

La chanson de Pierre Bachelet, au format d’un court-métrage tragique, est extraite de son 8e album « Quelque part c’est toujours ailleurs » ; les paroles sont de Jean-Pierre Lang, qui a également écrit pour de très nombreux interprètes comme Gérard Palaprat, Guy Mardel, Michel Delpech, mais aussi Dalida, Marie Laforêt, Michel Fugain, Nicole Croisille, Carlos, Johnny Hallyday, etc.

Elle avait cet air encore d’enfance
Elle avait ces grands yeux de faïence
Elle avait qu’on était en vacances
Du côté d’Étretat
Elle avait le vent et la lumière
Elle avait qu’elle courait vers la mer
Elle avait qu’elle était si légère
Qu’elle s’envolait parfois
Il est vrai qu’elle avait dix-sept ans
Que c’est l’âge où l’on se croit géant
Il est vrai qu’il y avait des dealers
Tout autour d’elle
Il est vrai qu’elle était si naïve
Quand ces démons rôdaient sur la rive
Il est vrai qu’ils lui ont vendu l’enfer
Couleur de ciel

(Refrain) Tell’ment d’images, de mirages que je n’oublierai pas
Tant de soleils éclatés
Et sur la plage, une robe comme une fleur d’été
Elle avait qu’en rentrant de la plage
Elle avait les yeux pleins de nuages
Elle avait sa jeunesse en otage
Dans le pli de son bras
Il est vrai qu’elle ne nous a rien dit
Qu’elle a couru tout droit dans la nuit
Il est vrai qu’il y avait la falaise
À Étretat

(Refrain)
Et sur la plage, une robe comme une fleur fanée
Elle avait cet air encore d’enfance
Elle avait ces grands yeux de faïence
Et la mer s’achevait en silence
Du côté d’Étretat

Pierre Bachelet : Étretat, 1989, paroles de Jean-Pierre Lang, musique de Pierre Bachelet

Veronica Antico : Le tombeur d’Étretat (2002)

D’origine italienne, Veronica Antico est autrice-compositrice-interprète. Sa chanson « Le tombeur d’Étretat » figure sur son premier album « Les portes du ciel ». Les paroles sont de Doriand (alias Laurent Lescarret, qui a collaboré avec les Valentins) et la musique de Benjamin Biolay (encore) et Keren Ann.

Je veux bien t’oublier
Mais je n’ai toujours pas le remède
Pour la dernière fois
Je vais avoir besoin de ton aide
Je t’emmène en voyage
Comme un cadeau d’adieu
Tu ne peux pas manquer ça
S’il faut tourner la page
Autant le faire à deux
Alors viens ne discute pas
Cette fois tu vas tomber de haut
Je te jure tu n’en reviendras pas
Quand j’aurai le dernier mot

(Refrain) Tout en haut des falaises d’Étretat
Fallait pas chercher ailleurs
Tu vois y a des filles qui supportent pas
Toi qui jouais les tombeurs
Accroche-toi
Tu m’as souvent dit
Que j’ai tendance à pousser un peu loin
Au bord des falaises
Devant le vide ça s’y prête bien
Te voici dans les airs
Comme un hélicoptère
Tu tournoies et tu paniques
Si tu voulais me voir
Jouer les infirmières
Là vraiment tu tombes à pic
On lira dans les journaux
Que tu es un garçon maladroit
Une histoire qui tombe à l’eau

(Refrain)

Renan Luce : La Lettre

Bien qu’Étretat ne soit pas explicitement mentionné dans la chanson à succès de Renan Luce, l’emplacement du décor de cette tragi-comédie, où le thème du suicide est abordé de façon légère, ne fait aucun doute. Le clip correspondant le confirme (cf infra). La lettre figure sur le premier album de l’auteur-compositeur-interprète, « Repenti », qui remporta un vrai succès auprès du public comme de la critique et le fit connaître.

J’ai reçu une lettre
Il y a un mois peut-être
Arrivée par erreur
Maladresse de facteur
Aspergée de parfum
Rouge à lèvres carmin
J’aurais dû cette lettre
Ne pas l’ouvrir peut-être
Mais moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
Veux bien qu’elle me nomme
Alphonse ou Fred c’est comme elle veut
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
C’est comme elle veut
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Des jolies marguerites
Sur le haut de ses « i »
Des courbes manuscrites
Comme dans les abbayes
Quelques fautes d’orthographe
Une légère dyslexie
Et en guise de paraphe
« Ta petite blonde sexy »
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
N’aime pas les nonnes
Et j’en suis tombé amoureux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Amoureux (pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Elle écrit que dimanche
Elle sera sur la falaise
Où je l’ai prise par les hanches
Et que dans l’hypothèse
Où j’n’aurais pas le tact
D’assumer mes ébats
Elle choisira l’impact
Trente mètres plus bas
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d’enjeu
N’veux pas qu’elle s’assomme
Car j’en suis tombé amoureux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Amoureux (pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Et grâce au cachet d’la poste
D’une ville sur la Manche
J’étais à l’avant-poste
Au matin du dimanche
L’endroit était désert
Il faudra être patient
Des blondes suicidaires
Il n’y en a pas cent
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d’enjeu
Veux battre Newton
Car j’en suis tombé amoureux
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Amoureux (pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Elle surplombait la Manche
Quand je l’ai reconnue
J’ai saisi par la manche
Ma petite ingénue
Qui ne l’était pas tant
Au regard du profil
Qu’un petit habitant
Lui faisait sous le nombril
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d’enjeu
Veux bien qu’il me nomme »Papa » s’il le veut
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
S’il le veut! (Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d’enjeu
Veux bien qu’il me nomme »Papa » s’il le veut
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
S’il le veut! (Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Payapapa yapapa
Payapapa papapa
Yapapa yapapa
Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)
Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa
(Pa-ya-pa-pa, pa-pa-ya-pa)

Étretat amoureux, amoureux d’Étretat

Certains artistes ont aussi chanté leur amour pour Étretat. Une star internationale, le chanteur pop britannique Peter Doherty, a succombé au charme du lieu et a multiplié les déclarations d’amour pour Étretat où il s’est même partiellement installé (https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/etretat/nouvel-album-de-pete-doherty-les-gens-me-disent-d-arreter-de-parler-d-etretat-2498509.html) (cf. infra).

Arnaud Herrero : Étretat

La chanson de cet auteur-compositeur-interprète–qui fait aussi partie du groupe rouennais H comme Arnoh–  est un des nombreux produits du confinement de 2020-2021, qui a été mis à profit par de nombreux artistes.

Fermer les yeux et se rappeler
De cette plage à Étretat
Fermer les yeux et s’allonger
À tes côtés sur les galets
Fermer les yeux puis sourire
Oubliant la mer et les vagues
Fermer les yeux, s’endormir
Avec ce roulis hypnotique
Fermer les yeux et m’imaginer
Seul à tes côtés,
Caressant tes cheveux
Fermer les yeux et te glisser
Des mots doux
Juste dans le creux
Te demander si tu m’aimes
Si tu m’aimes plus qu’un peu
Te demander si enfin,
Si tu veux bien
D’une vie à deux
Fermer les yeux et puis se dire
Que l’on fera mieux,
Mieux que tous nos aînés
Qu’on y arrivera sans notre perte
Et sans fracas aller au diable
Les aléas du passé
Ce ne sont plus que des ombres
Dans une flaque elles sont tombées
Et je reste seul à Étretat

Arnaud Herrero : Étretat

Thomas Verovski : Un besoin d’Étretat (2012)

Thomas Verovski est un musicien qui a commencé une carrière d’interprète solo en 2000. Sa chanson « Un besoin d’Étretat » figure sur son 2e album « L’amour qui va avec ». Les critiques le situent dans la lignée de William Sheller.

T’as que des amis sûrs, t’as ton content d’amour
Et sur ta carte bleue deux ou trois mois d’avance
Tu t’sens du vague à l’âme, t’as pas d’raison pour
Et un matin soudain ça te vient d’évidence
C’est une étrange peine, c’est un chagrin sans cause
Qui t’arrive qui te prend et que tu peux pas dire
Un sentiment bizarre, une envie d’autre chose
Un sanglot d’enfant seul qui s’ennuie à mourir
C’est une envie, un besoin d’Étretat
Mélancolique un soir, un appel de nulle part
C’est une envie, un besoin qui pass’ra
C’est une voix que tu n’écoutes pas
C’est une envie, un besoin d’être toi
Un jour en plein midi, l’envie d’une autre vie
C’est une envie, un besoin qui pass’ra
C’est à Paris, un besoin d’Étretat
C’est à Trocadéro, dans une rame à quai
Comme une envie de vent, d’océan vert de rage
Le rêve d’un métro qui te débarquerait
Sur une île très loin, au milieu d’un grand large
C’est une idée en tête, qui t’enivre et te soûle
C’est en toi une voix que plus rien ne raisonne
Qui t’agrippe et t’arrache au courant de la foule
Qui t’enlève et te sort de ta vie monotone
C’est une envie, un besoin d’Étretat
Mélancolique un soir, un appel de nulle part
C’est une envie, un besoin qui pass’ra
C’est une voix que tu n’écoutes pas
C’est une envie, un besoin d’être toi
Un jour en plein midi, l’envie d’une autre vie
C’est une envie, un besoin qui pass’ra
C’est à Paris, un besoin d’Étretat
Un besoin d’aller là-bas
Un besoin d’Étretat, d’aller là-bas
Aller là-bas ……

Thomas Verovski : Un besoin d’Étretat, 2012

Étretat fantaisiste

Étretat, c’est quand même pour la plupart des gens un nom synonyme de vacances. On terminera ce tour d’horizon du répertoire chanté par une note de légèreté, avec quelques interprètes plus fantaisistes, parfois inspirés par la sonorité particulière du nom d’Étretat.

Chantal Goya : Bécassine (1979)

La célèbre chanson pour enfants écrite et composée par Jean-Jacques Debout pour son épouse est sortie en 1979 et a été un tube. L’héroïne créée par Jacqueline Rivière et Joseph Pinchon en 1905 est bretonne, comme chacun le sait, mais Étretat est mentionné -brièvement il est vrai- comme lieu de vacances dans la chanson interprétée par Chantal Goya.

(…)
Un soir Bécassine est partie pour le pensionnat
Aider les enfants pour les vacances à Étretat
Je m’ennuyais d’elle, on s’écrivait, oui mais voilà
Ce n’était plus du tout comme autrefois
Quand je partais avec elle à la ville dans son automobile
Dans son avion faire des loopings au-dessus des îles
Bécassine, c’est ma cousine
Bécassine, on est voisine
Quand je m’en vais voir ma grand-mère
Qui habite au bord de la mer
Je retrouve ma Bécassine
Qui m’emmène au bout de la terre
(…)

Ramon Pipin : Les fadaises d’Étretat (1985)

Ramon Pipin (de son vrai nom Alain Raval) a fait partie du groupe Au bonheur des dames et du groupe Odeurs, qui eurent tous deux leur heure de gloire dans le domaine du rock burlesque. La chanson est extraite de l’album « Nous sommes tous frères ». Son ton très jazzy s’accorde à l’atmosphère parodique de roman noir suscitée par le texte (écrit en alexandrins).

Surplombant l’océan, sur un roc escarpé
Il fut pris soudainement d’un désir de fumer
Arrachant de sa poche un paquet d’cigarettes
Il tira de l’aut’poche une boîte d’allumettes
Mais hélas un crachin humide et pénétrant
Imbibait le grattoir devenu fort glissant
Quant à sa cigarette au tabac trop mouillé
Elle dégoulina comme une triste purée

(Refrain) Les fadaises d’Étretat
Les fadaises d’Étretat
Les fadaises d’Étretat
Les fadaises d’Étretat
Sur ce même rocher l’ondée ayant cessé
Il sortit son journal afin d’le consulter
Mais les dieux sont taquins et un vent force 7
Soufflait très violemment emportant sa gazette
Fragile du cerveau il avait su s’munir
D’un couvre-chef en skaï lui allant à ravir
Mais les dieux sont taquins et un vent force 7
Souffla très violemment emportant sa caquette

(Refrain)
Éléments déchaînés, êtes-vous donc insensibles
Au désarroi d’un homme à l’âme si paisible
Privé de sa gazette et de sa belle casquette
Et puis des cigarettes et puis des allumettes
Il voulut se peigner, ultime coquetterie
Mais le vent déchaîné se mêlant à la pluie
Empêchait l’instrument d’ordonner sa coiffure
Un peu désappointé il reprit sa voiture
Les fadaises d’Étretat
C’est les fadaises d’Étretat
Et si vous n’aimez pas ça
Allez plutôt à Berck

Ramon Pipin : Les fadaises d’Étretat, 1985

Georgette Plana : L’été à Étretat

Après une longue carrière au music-hall, Georgette Plana a connu le succès à la fin des années 1960 en reprenant de vieux succès populaires sur le ton des anciennes chanteuses réalistes. La chanson excentrique « L’été à Étretat », sur des paroles de Claude Lemesle et une musique de Vincenzi Nocera et Cherchireos, est l’unique morceau d’un 45 tours sorti en 1976.

Moi aussi j’adore Paimpol et ses falaises
J’irai même jusqu’à chanter la côte anglaise
Mais s’il faut de la hauteur pour voir les choses
Je préfère, et je sais bien de quoi je cause,
Un petit village où fleurit la pomme
Où le cidre donne des couleurs aux hommes
Un village sur la riviera normande
Et qui va bientôt entrer dans la légende

(Refrain) L’été à Étretat
Peut-être t’as
Pas connu ça
Mais c’est extra
Extra d’avoir été
Des tas d’étés
Et d’être là
À Étretat
J’aime bien la Canebière et la Croisette
J’ai donné des rendez-vous de 5 à Sète
Je connais la mer du Nord, la Mer de Glace
Le mont Rose, le mont d’Or, le Montparnasse
Il y a de vrais trésors partout en France
Il faudrait qu’on ait des siècles de vacances
Et pourtant un seul endroit me fait envie
Cet été j’irai revoir ma Normandie

(Refrain)
Moi aussi j’adore Paimpol et ses falaises
J’irai même jusqu’à chanter la côte anglaise
Mais mon rêve c’est encore, ne vous en déplaise
De passer des tas d’étés à Étretat
De passer des tas d’étés … à Étretat …

Georgette Plana : L’été à Étretat, version remix, émission « La chance aux chansons »

François Morel : Étretat

D’origine bas-normande, François Morel est un humoriste et acteur qui se fit connaître grâce à la troupe des Deschiens et à leur série de sketchs diffusés sur Canal + dans les années 1990. La chanson « Étretat », dont il a écrit les paroles et composé la musique, figure sur l’album « Collection particulière » sorti en 2006.

Elle aime la rumba
J’ préfère le mambo
Elle adore Bastia
J’aime mieux Ajaccio
Elle aime le tuba
J’ préfère le banjo
Elle aime « Rebecca »
J’ préfère « Les oiseaux »

(Refrain) Elle adore Étretat
J’aime mieux Saint-Malo
Elle aime l’opéra
J’ préfère l’apéro
Elle aime Niagara
J’ préfère Nougaro
Elle aime Franck Zappa
Moi j’aime autant Salvatore Adamo »Vous permettez… »
Elle aime Travolta
J’ préfère De Niro
Elle aime Calcutta
J’ préfère Mexico

(Refrain)
Voilà pourquoi
Voilà pourquoi
Voilà pourquoi
Comme une Bata
Comme un bateau
Un amour a pris l’eau
Comme un bateau
Un amour a pris l’eau
Elle aime la java
J’ préfère le tango
Elle aime la Xsara
J’ préfère la Twingo
Elle adore Bahia
J’aime mieux Rio
Elle aime Attila
J’ préfère Othello

(Refrain)
Moi, j’en ai plein l’ dos
De la Traviata
De Rigoletto
Lakmé et Norma
Et ne m’ parlez pas
De Manuel de Falla
Elle ne supporte pas
Les Suze, les Cinzano
Les Martini Bianco
Les Porto, les Pineau
Voilà pourquoi
Voilà pourquoi
Voilà pourquoi
Comme une Bata
Comme un bateau
Un amour a pris l’eau
Voilà pourquoi
Je reprends l’apéro !

François Morel : Étretat, 2006

Damien Saez : Rue d’la soif (2017)

La chanson « Rue d’la soif » figure sur le 10e album du chanteur libertaire, « Lulu ». Étretat n’y est mentionné qu’incidemment.

(…)
De La Rochelle à La Ciotat
Au whisky ou à la vodka
Puis d’Étretat à Saint-Malo
À la brune ou bien au Cointreau
De Charleville à Charleroi
Moi j’ai toujours la gueule de bois
Dans les bars clandés les bistrots
Moi j’finis toujours au pogo
À la piquette ou au Picon
Si t’es Berwette si t’es carton
Moi j’irai même jusqu’à Outreau
Tu sais pour m’taper un Cointreau
Dans tous les repaires à keupons
Dans tous les squats à la baston
On est bourré comme des tonneaux
De Saint-Brieuc à Saint-Malo
À la fête à la fête
À la fête à la fête
De Saint-Brieuc à Saint-Malo
À la fête à la fête
On est bourré comme des tonneaux

(…)

Étretat dans la musique savante

Bien qu’on s’éloigne du domaine de la chanson, il faut mentionner la participation d’Étretat à ce qu’il est convenu d’appeler la musique savante. Jacques Offenbach a désormais son festival annuel à Étretat (https://www.etretat-festivaloffenbach.fr/), fondé en 2005 par l’ancien député Daniel Fidelin (https://www.etretat.carnetsdepolycarpe.com/2021/03/13/la-politique-a-etretat/), mais son œuvre ne contient pas de référence au village où il fit construire sa villa Orphée. Massenet composa quelques-unes de ses œuvres à Étretat, en particulier lors d’un séjour à l’automne 1886 (https://www.ader-paris.fr/lot/9092/1877874-jules-massenet-manuscrit-musical-autographe-signe-plus-vite).
Beaucoup plus près de nous, le compositeur havrais Jean Legoupil, organiste titulaire de la cathédrale du Havre et ancien directeur des Chœurs André Caplet, a consacré un recueil de 24 pièces pour piano au village cher à son cœur (éditions Henry Lemoine, Paris, 1993). Les titres des morceaux évoquent une atmosphère agréablement désuète de vacances traditionnelles dans une vieille demeure familiale.

  • La Pastorale
  • La Vieille horloge
  • Un Petit tour de vélo
  • Le Ballon
  • Le Skate-board
  • Les Falaises
  • La Mer à marée haute
  • Sur les rochers
  • Le Trou à l’homme
  • Le Cerf-volant
  • Le 14 juillet
  • Maman raconte une histoire
  • Les Cloches sonnent, c’est dimanche !
  • Les Chèvres du Valaine
  • Les Petits camarades en visite
  • Le mini-golf – Le Château gonflable
  • La Partie de Tennis
  • La Cabane au fond du Bois des Loges
  • Un Jour de pluie
  • On joue au Lego
  • Bébé s’endort
  • La Partie de dames
  • Le Départ

Étretat, décor de clip

Certaines des chansons que nous venons d’énumérer ont fait l’objet d’un clip tourné au moins partiellement à Étretat, comme la chanson d’Arnaud Herrero, dont le clip a été tourné entièrement à Étretat, sur la plage et sur la falaise d’Aval, entre les deux confinements (https://www.facebook.com/arnaud.herrero.music/videos/etretat-nouveau-vid%C3%A9oclipune-chanson-pour-les-coeurs-solitairespour-les-coeurs-a/3782083088520923/). La vidéo est également visible sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=AeApYcXU_gM.
Le clip qui accompagne La lettre, de Renan Luce, a été réalisé par Romain Vaudaux (https://www.youtube.com/watch?v=UR1GZrzizXM). Il a été en grande partie tourné à Étretat, sur la falaise d’Amont.

Extrait du clip de Renan Luce : La Lettre

Depuis une petite dizaine d’années, Étretat est aussi devenu un spot de tournage pour des clips qui sont a priori sans rapport avec le lieu, comme ceux de rappeurs dont le biotope habituel est plutôt urbain (https://www.tendanceouest.com/actualite-374919-musique-les-falaises-d-etretat-stars-des-clips-de-rap-francais). De telles vidéos jouent sur le contraste.
Le marseillais Alexandre Laugier a réalisé en 2016 le clip du rappeur Elams « Sois un homme », qui alterne des prises de vue sur la falaise d’Aval, sur la falaise d’Amont, sur la plage et dans les quartiers de Marseille (https://www.youtube.com/watch?v=8-qCRdfYZSY).

Extrait du clip d’Elmas : sois un homme (YouTube)

Le clip du rappeur belge Hamza, « Life », tourné par le réalisateur flamand Sidney Van Wichelen en 2018, cumule plus de 39 M de vues. On y voit l’avenue Damilaville, la falaise d’Amont et la plage (https://www.youtube.com/watch?v=mdcBqqWj3kY).

Extrait du clip d’Hamza: Life (YouTube)

Le clip du rappeur franco-camerounais Ichon, « Cyclique » (2014), a aussi été tourné sur la falaise d’Amont et sur la plage. Les vues d’Étretat y alternent avec des séquences tournées en montagne (https://www.youtube.com/watch?v=TzAPS_8Rd9o). Cette prédilection pour la falaise d’Amont tient peut-être à la facilité d’y transporter le matériel de tournage, puisque le lieu est accessible en voiture, contrairement à la falaise d’Aval.

Extrait du clip d’Ichon : Cyclique (YouTube)

En revanche, le clip de la rappeuse belgo-congolaise Lous and The Yakuza, « Amigo », réalisé en 2020, a été tourné essentiellement sur la falaise d’Aval et dans les ruines de l’abbaye de Jumièges (https://www.youtube.com/watch?v=PNGwThvjadY).

Extrait du clip de Lous and The Yakuza : Amigo (YouTube)

Le clip de 4Keus, « O’Kartier C’est La Hess », réalisé en 2017 par le normand Basile Monnot, totalise plus de 148 M de vues sur YouTube. Tourné principalement au Havre et à Étretat et intégrant quelques effets spéciaux, il mêle des prises de vues aériennes au drone –la spécialité du réalisateur- et des séquences tournées sur la falaise d’Amont (pour l’essentiel) et sur la plage (https://www.youtube.com/watch?v=SBngx_tVpxg). Le nom du groupe vient du surnom de la Cité des 4000 à La Courneuve d’où sont issus ses membres.

Extrait du clip de 4Keus : O’Kartier C’est la Hesse, 2017

Les rappeurs ne sont cependant pas les seuls à être attirés par Étretat. Le Clip de Louane, « Jour1 », figurant sur l’album « Chambre 12 » sorti en 2014, a été tourné au Havre et à Étretat (sur la plage et la falaise d’Amont en particulier) (https://www.youtube.com/watch?v=yleB8fUXudw).

Extrait du clip de Louane : Jour 1, 2014

Peter Doherty : The Fantasy of Poetry and Crime (2022)

Quand je suis arrivé, je me suis dit : je vais tailler chaque jour comme un silex 

Peter Doherty au journal Marianne, 12/03/2022

Pour Peter Doherty, la rock-star au passé sulfureux, Étretat est le symbole de la rédemption, le lieu où il trouva en 2019 son chemin de Damas, troquant ses frasques de bad boy contre une vie rangée émaillée de concerts caritatifs. C’est en ce lieu qu’il s’est marié en 2021 et qu’il a créé en 2022 son dernier album « The Fantasy of Poetry and Crime » en collaboration avec le musicien et arrangeur français Frédéric Lo, qui en a composé la musique (https://gonzomusic.fr/arsene-doherty-contre-le-dr-lo.html). Le clip du morceau éponyme est illustré de très belles images en noir et blanc d’Étretat et de la villa du Cateuil, sur le versant opposé à la maison où réside le chanteur (https://www.youtube.com/watch?v=NvfMDXz-RTg).

Extrait du clip de Peter Doherty & Frédéric Lo : The Fantasy Life of Poetry and Crime sur YouTube

Bells, they chime
Bells, they chime in time
To a vicious low whine of a chainsaw’s grind
In the summertime
There is a coppery taste
A gun in your face
High plains drift, sly shapes shift across the Maritime

(Refrain) In the estuary
There’s a clue to find
In the fantasy life of poetry and crime
Haute-Normandy and Seine-Maritime
In the fantasy life of poetry and crime
Je suis ici
Can you follow me?
Oh, sorrowful me
Have I begun this too weirdly?
Sweet mystеry and a clue to find
In the fantasy life of poеtry and crime
Unknowingly
I’m lost in space and time
In the fantasy life of poetry and crime
Je suis ici
Can you follow me?
Do you read me?
Have I begun this too weirdly?

(Refrain)
Bells they chime
Bells they chime in time
A vicious low whine of a chainsaw’s grind in the summertime
Bells they chime

Peter Doherty & Frédéric Lo : The Fantasy of Poetry and Crime, 2022

L’album a fait l’objet d’un documentaire-concert de Thierry Villeneuve filmé en janvier 2022 à Étretat et diffusé sur Arte (https://www.youtube.com/watch?v=zuFrAdtbZ0M).

Avant cet album de la plénitude, Pete Doherty avait d’abord travaillé en 2016 à Étretat sur la préparation de son album Hambourg Demonstrations (https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/pays-des-hautes-falaises/etretat/nouveau-clip-pete-doherty-tourne-etretat-76-1053315.html). Au mois de juillet de cette année-là, il participe au festival étretatais Hello Birds, organisé sur le perré. Un clip est tourné à cette occasion sur la version instrumentale d’« I Don’t Love Anyone (But You’re Not Just Anyone) » (https://www.youtube.com/watch?v=f28ijVUYPbk), . Ce clip si significatif du groupe de fêtards descendant en procession d’une villa des hauteurs d’Étretat, au soleil couchant, pour venir communi(qu)er avec la foule du village revêt sans doute pour les protagonistes une signification personnelle, celle du passage de la sphère privée à la sphère publique, mais elle a aussi une forte dimension sociologique qui rentre en résonance avec les écrits de Benoît Dutertre, par exemple, lorsqu’il relate si justement le rituel de l’avalaison quotidienne des estivants à leur cabine de plage en fin d’après-midi -même s’il s’agit dans ce dernier cas d’éviter la populace plutôt que de s’y mêler (https://www.youtube.com/watch?v=h_kBOLVJbR4).

Extrait du clip de Peter Doherty : Étretat, sur YouTube, 2016

Entre 2016 et 2022, Peter Doherty a sorti un album signé « Peter Doherty & The Puta Madres », qui a été enregistré à Étretat en 2019. L’enregistrement a fait l’objet d’un film de 31 minutes, tourné par le photographe anglais Roger Sargent durant quatre jours, et qui  tire son titre (« All at sea ») d’un des morceaux de l’album. Le film alterne les scènes d’enregistrement et les vues d’Étretat en timelapse depuis la villa Chantebrise où se sont déroulées les sessions d’enregistrement (https://www.youtube.com/watch?v=4Jo5I9CnCr0).

Extrait d’All at sea, film de Roger Sargent, 2019

Pour en savoir plus

  • Michel COLLEU et Pascal SERVAIN : Fécamp en chansons. 100 chants traditionnels et populaires du quartier maritime de Fécamp (Étretat, Yport, Fécamp, Saint-Pierre-en-Port, Saint-Valéry-en-Caux). Éditions OPCI, Fécamp, 2018, 208 pages.

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